La chambre à part dans un couple

  • Par Héloïse Morée
  • Mise en ligne : 11 septembre 2019
  • Mise à jour : 07 novembre 2019

L’osmose dans un couple est un sujet délicat qui passionne chercheurs et psychologues depuis des décennies. Si certains semblent avoir trouvé la clé du bonheur, d’autres peinent à parvenir à un équilibre. En 2018, 8% des couples font chambre à part et 8% souhaiteraient que ce soit le cas. Le fait de prendre de la distance permet-il de se rapprocher ? S’agit-il des prémices de la rupture ? Décryptage de cette pratique pas commune qui concerne aussi bien les jeunes que les moins jeunes. 

Le lit, lieu d’expression du couple 

Quand on sait que nous passons environ 30 % de notre vie au lit, il est important de réfléchir avant de prendre de grandes décisions. Concernant le partage du lit, deux théories s’opposent. D’un côté, il y a celles et ceux qui sont convaincus que faire chambre à part cause la mort du couple (si ce n'est déjà le cas…). En ne passant plus ses nuits aux côtés de son conjoint, on vient donc signifier une impossibilité de cohabiter. De l’autre, les fervents défenseurs de la chambre à part en vantent haut et fort les mérites et les bienfaits. Grâce à l’évolution des relations conjugales, ils s’octroient la liberté de choisir de quelle manière passer leurs nuits. Voyons quelles sont les motivations de ces deux courants. 

Faire chambre à part : le symbole du couple qui va mal 

De tout temps, le couple a été associé au lit et au fait de dormir ensemble. Les couples ne dormant plus ensemble ont tendance à être immédiatement associés à un malaise et à un sentiment d’échec. Pour certaines personnes, si on fait chambre à part, c’est que l’on ne se supporte plus. L’agacement et l’incompréhension créent l’éloignement et conduisent les conjoints à se détacher progressivement l’un de l’autre. Dans une atmosphère électrique, autant essayer de trouver un peu d’oxygène en profitant de nuits détendues et dépourvues de pression. Dans des cas extrêmes, on ne va pas se le cacher, le fait de décider de dormir dans une autre pièce vient clairement acter la décision de ne plus avoir de relations sexuelles. Oui mais… Abordons maintenant l’évolution des mœurs et les différences intergénérationnelles. Plus le temps passe, plus les comportements à tendance individualiste sont acceptés. Ils sont même parfois encouragés. La génération actuelle cherche, à la différence de celle de ses parents ou de ses grands-parents, à atteindre un autre niveau d’épanouissement et de bien-être. Des questions existentielles s’invitent dans les foyers pour viser le haut de gamme. Pour certains, faire chambre à part ne comporte donc que des intérêts et n’est en aucun cas synonyme de rupture. 

Un couple dos à dos dans un lit.

Les vertus du dodo en solo 

En retrouvant un peu d’intimité, les bienfaits s’inscrivent aussi bien au niveau du corps et de l’esprit de la personne que de ceux de son conjoint. À titre personnel, la présence du conjoint dans le lit est parfois perturbante : ronflements, chaleur excessive, couverture tirée, mouvements incessants… De nombreuses raisons empêchent certaines personnes de bénéficier au quotidien d’un sommeil réparateur. La fatigue s’installe insidieusement, créant des tensions dont on se passerait bien. En dormant seul, on retrouve cet espace vital ô combien nécessaire. Ainsi, certains couples décident sciemment de faire chambre à part pour des raisons multiples. Le fait de s’octroyer du temps pour soi est tout d’abord énoncé. Se retrouver en tête à tête avec soi-même, au calme, observer sa vie, ses choix et se questionner sur la manière dont on la mène est essentiel. On peut ainsi prendre soin de son propre bien-être en profitant du silence et d’un repos bien mérité. Et c’est bien connu : pour être bien avec les autres, il faut d’abord être bien avec soi-même. Les retombées sont également très positives pour le couple. En ne dormant pas dans le même lit, on crée le désir, on ravive la flamme. Rien qu’en bousculant les repères quotidien, on apporte de l’imprévu à un rythme souvent automatisé.

Faire chambre à part : attention aux malentendus 

La décision de faire chambre à part doit être mûrement réfléchie et communément actée. Il faut éviter que l’un des deux partenaires décide du jour au lendemain de prendre ses distances et de s’installer dans une autre pièce pour la nuit sans mot dire. Le choix peut venir consolider le couple s’il est fait en concertation. En conclusion, il y a autant de manières de procéder que de couples alors parlez, décidez et surtout, n’oubliez pas d’aimer !
 

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